À la fin des années 1400, le roi de France Charles VIII envoie ses armées en Italie pour s'emparer du royaume de Naples. Bellabre, l'un des capitaines les plus dévoués du roi, cherche à se racheter après avoir été ridiculisé lors d'un tournoi de joute par un simple valet d'écurie, Pierre Terrail. Lorsqu'il est rejeté par son amante Blanche, la duchesse de Savoie, Pierre s'engage dans l'armée française et se retrouve sous le commandement de Bellabre. Ce dernier a l'intention de se venger en exposant Pierre aux dures réalités de la guerre, mais il ne fait que subir de nouvelles humiliations lorsque Pierre, qui s'est distingué au combat, est anobli par le roi. Lorsqu'il tente de récupérer sa bien-aimée Blanche, Pierre, désormais connu sous le nom de Chevalier sans peur et sans reproche, découvre qu'il a un dangereux rival en la personne de l'intrigant Scottomayor...

Après avoir réalisé deux comédies modestes mais très bien accueillies - Pinot simple flic (1984) et Scout toujours... (1985) - Gérard Jugnot s'est attaqué à un projet beaucoup plus ambitieux - une production historique somptueuse racontant les exploits du légendaire Chevalier de Bayard, alias le chevalier sans peur et sans reproche et le bon chevalier, héros du XVe siècle.   Avec une distribution distinguée comprenant Jugnot et la plupart de ses anciens compagnons d'armes de la célèbre troupe comique l'Équipe du Splendide (dont Michel Blanc, Josiane Balasko et Anémone), Sans peur et sans reproche offre non seulement les valeurs de production exceptionnelles que l'on peut attendre d'un drame historique français, mais aussi un flot presque ininterrompu de gags, dont la plupart sont, comme on peut s'y attendre, du plus mauvais goût possible. Les tentatives désespérées du film pour trouver de l'humour dans les sombres réalités de la vie au Moyen-Âge (la plupart des blagues impliquent une éviscération d'une sorte ou d'une autre) le font inévitablement ressembler à Monty Python et le Saint Graal (1975), bien que le film de Jugnot, en étant beaucoup plus sobre dans son utilisation des anachronismes, ait un sens beaucoup plus aigu de la réalité et n'ait rien à voir avec l'escapade folle qu'est le film des Python.  Il n'est peut-être pas aussi implacablement drôle que le film des Python, mais il a au moins une certaine ressemblance avec les faits historiques et pourrait même vous inciter à vous aventurer dans les livres d'histoire ou (si vous n'êtes pas très attaché à l'exactitude) sur Wikipedia pour en savoir plus sur l'héroïque Chevalier Bayard et vérifier comment l'affable roi Charles VIII de France a connu une fin difficile.