Un été dans les années 1930. Simon et Anatole sont trop loin de chez eux pour rentrer. Les deux cyclistes décident de se faire héberger pour la soirée à la prochaine maison habitée. En guise de maison ils tombent sur un manoir bourgeois isolé au cœur de la forêt. Sur un malentendu, la maîtresse de maison les prend pour les deux nouveaux domestiques. En vacances et sentant une chance de jouer, les deux compères rentrent dans le quiproquo et profitent de l'opportunité durant les jours qui suivent. D'autant qu'en l'absence de Monsieur, Madame, son fils et les domestiques semblent bien s'amuser, surtout intimement. Mais l'ombre de Monsieur plane sur la maisonnée dépravée : que se passera-t-il avec ces deux hommes à (vraiment) tout faire quand il rentrera dans son domaine ?

Avec ce récit coquin de Grégory Mardon, on suit les aventures de ces deux compères qui vont passer du bon temps dans une famille aussi bourgeoise que décadente, en mode Richards qui baisent pour passer l'ennui de l'oisiveté. Maîtresse de maison mature et délurée, ados à la libido en feu, serviteurs bien membrés ou soubrette lubrique d'un manoir aux nombreux coins sombres, tous les tropes de ce genre de récit sont là dans la première moitié du récit. Mais lorsque Monsieur rentre, le récit bascule sur autre chose, surprenant mais divertissant du style auquel on s'était habitué. Le dessin de l'artiste a toujours ce côté exagéré qui exacerbe les scènes explicites et donne aux corps et aux expressions une espèce d'ambiance perverse à la limite du malsain (ce qui convient parfaitement ici). A noter que cet album a déjà été publié en 2009 par Fluide Glacial.