La plus grande crainte des personnes ayant des enfants est de perdre leur fils ou leur fille. Cette peur primaire devient réalité pour Elliot Hoover (Anthony Hopkins), qui perd sa fille Audrey Rose dans un accident de voiture dès le début du film. Mais le long métrage parle aussi de réincarnation ou de renaissance. Audrey Rose semble vivre dans le corps d'une autre fille, Ivy (Susan Swift), qui grandit apparemment paisiblement avec ses parents. Mais le comportement d'Ivy devient de plus en plus incompréhensible et ses parents ne comprennent plus pourquoi leur fille a des crises de pleurs hystériques et n'arrive plus à se calmer.

"Audrey Rose" s'appuie sur un autre film des années 1970 avec une jeune fille comme protagoniste. Par exemple, nous voyons des références claires à « L'Exorciste » de William Friedkin ; pas tant pour la fille possédée par Satan, mais pour la fille qui est dérangée par quelque chose de plus grand qu'elle-même. Ivy ne sait pas ce qui se passe, encore moins ses parents. De plus, la réincarnation est un thème qui s'intègre parfaitement dans l'ère des années 1970 avec la recherche de soi, le yoga, la thérapie, la télékinésie et d'autres sources de pouvoir qui ont reçu une attention particulière au cours de cette décennie. Nous voyons également un certain nombre de visages familiers d’acteurs et d’actrices qui se sont fait connaître grâce aux séries télévisées des années 80. Par exemple, le père d'Ivy (John Beck) peut être vu dans « Dallas » dans les années 1980 et nous voyons John Hillerman, qui était surtout connu sous le nom de Higgins dans « Magnum ». Dans « Audrey Rose », Beck est un père qui aime sa fille, mais il représente également la pensée occidentale concernant la réincarnation. Il ne le comprend pas et ne croit pas que sa fille ait pu reprendre l'âme de la défunte Audrey Rose. La mère d'Ivy, en revanche, se révèle vite sensible à l'idée de renaissance. Au début, elle est sceptique et effrayée et ne comprend pas le comportement étrange de Hoover. Hoover est donc un personnage contrasté, un homme tragique qui attend quelque chose de ce qui semble être une famille modèle. Mais ce qu’il veut vraiment, c’est être proche de sa fille. Il pense et sait que l'âme d'Audrey est dans la fille Ivy et il n'est donc pas surprenant que lui seul puisse calmer Ivy lorsqu'elle redevient hystérique au milieu de la nuit. La structure est un des points forts du film. Nous faisons la connaissance de Hoover et l'apprécions peu à peu dans sa recherche de sa fille décédée. Nous voyons également comment une famille modèle riche est perturbée parce que la fille de la maison présente un comportement de plus en plus difficile et imprévisible. De plus, on voit que Hopkins menace de prendre la place du vrai père d'Ivy et cela entraîne inévitablement des problèmes. Ce qui est également fort dans le film, c'est qu'il montre notre façon occidentale de penser la vie et la mort, mais aussi l'idée orientale selon laquelle la mort n'est pas la fin de notre âme, car l'âme est infinie. Le corps n'est qu'une coquille.