"Meurtres dans la 110ème Rue" (Across 110th Street) est un film d'action du genre dit Blaxploitation. Même si le réalisateur Shear dispose d'un certain nombre d'acteurs talentueux, il n'en fait pas assez. Une violence excessive, du racisme et un duo marquant dans le rôle principal d'un film perfectible. « 110 » s'ouvre en trombe. Aucune introduction des personnages principaux. Un certain nombre de criminels relativement mineurs entreprennent le vol de leur vie et réalisent à peine dans quoi ils se sont embarqués. Les relations souvent tendues entre Italiens et Noirs sont au cœur du film, comme plus tard également dans « Do the Right Thing » de Spike Lee. Dans '110', un trio de frères braque la puissante mafia : une belle idée de film d'action, mais qui ne marche pas vraiment. Outre les tirs et les injures, le film donne un aperçu des conditions de vie des trois voleurs, qui d'individus désespérés se transforment en garçons riches et prestigieux. La mauvaise situation sociale conduit apparemment à une vie criminelle. Le plus célèbre des trois, Antonio « Huggy Bear » Fargas, lâche prise après le vol et se noie dans un monde de femmes et de champagne. Cependant, il connaît une fin douloureuse. Yaphet Kotto (« Live and Let Die ») et Anthony Quinn (« Zorba le Grec ») sont les grands noms. Kotto est le détective de couleur du "110" qui, pour des raisons politiques, est chargé de l'enquête sur le combattant de rue Quinn. Ce dernier a l'air fatigué dans le film, mais joue un joli rôle de râleur d'origine italienne. La combinaison de Quinn et Kotto conduit inévitablement à un certain nombre de discussions explosives.

L’histoire, qui démarre de manière explosive, refuse de déboucher sur quoi que ce soit de concret. Probablement parce que les créateurs de « 110 » ne voulaient pas rendre les choses trop difficiles. Les criminels italiens sont dirigés par le sadique Anthony Franciosa, qui commet les actes les plus grossiers avec un grand sourire. Il ressemble un peu au Spitfire Sonny du "Parrain". Fargas découvre à quel point Franciosa est impoli. Les Italiens sont grossiers et rabaissent les personnages noirs du film. La plupart des personnages blancs font tout ce qu’ils peuvent pour maintenir les relations normales entre les blancs et les noirs. Le réalisateur Shear, qui a principalement travaillé sur des séries télévisées, crée un film inégal avec son travail de caméra désordonné. L’utilisation fréquente de la caméra portative ne produit pas l’effet espéré. Au lieu d'un style réaliste ou documentaire, « 110 » est souvent chaotique et apparaît comme un film amateur. Dommage, car le casting est solide et les ingrédients d'un joli film d'action sont présents. Heureusement, il y a la musique du film de Bobby Womack qui verse une belle sauce soul à l'ensemble ; pas la version bien connue de « Jackie Brown » de Tarantino, mais une version un peu plus simple et plus rythmée.