Réalisé par Gilles de Maistre.
Petite enfant, Autumn (Airam Camacho) grandit dans la forêt tropicale amazonienne, où ses parents Ellie (Eva Avila) et Saul (Paul Greene) travaillent. Lorsque le danger des braconniers devient de plus en plus grand et finit par coûter la vie à Ellie, Saul retourne avec Autumn à New York, dans leur ancienne patrie. Des années plus tard, le père et la fille reçoivent un appel à l'aide de la jungle. Oré (Wayne Charles Baker), le chef de la tribu où Autumn vivait avec sa famille, voit son espace vital et celui des animaux de plus en plus menacés. Autumn (maintenant : Lumi Pollack), qui a maintenant 15 ans, part de son propre chef dans la forêt vierge. Anja (Emily Bett Rickards), sa professeur de biologie craintive, tente de l'en empêcher, mais elle finit par se retrouver avec son élève au milieu de la brousse. Là, le couple improbable rencontre une vieille amie qu'Autumn n'a pas vue depuis l'enfance : le jaguar Hope et découvre des trafiquants d'animaux sous le commandement de la sinistre Doria Dargan (Kelly Hope Taylor).
Gilles de Maistre a trouvé sa formule gagnante. Classer d'emblée celle-ci comme « un nouveau type de cinéma », comme le fait le réalisateur dans une interview sur son dernier film, va clairement trop loin, mais témoigne au moins d'une saine confiance en soi. Après « Mia et le lion blanc » (2018) et « Le loup et le lion » (2021), c'est la troisième fois que le Français né en 1960 applique sa formule. "Le Dernier Jaguar" raconte lui aussi, dans des décors à couper le souffle, l'amitié entre l'homme et l'animal, tout en envoyant un message proche de la nature. Après l'Afrique du Sud et le Canada, nous nous rendons cette fois-ci au cœur de l'Amazonie. C'est là qu'Autumn, interprétée de manière convaincante par Lumi Pollack, a passé les premières années de sa vie. Elle y retourne maintenant de son propre chef pour protéger sa meilleure amie d'enfance, la jaguar Hope, des braconniers et pour mettre fin de son propre chef à un réseau de trafic d'animaux. L'adolescente rebelle, qui se passionne pour la protection de l'environnement, est involontairement aidée par son professeur Anja Shymore (Emily Bett Rickards), dont le nom de famille évoque déjà son caractère de lièvre. Au fin fond de la jungle, la combinaison de ce couple improbable donne lieu à toutes sortes d'actions déconcertantes et à un humour slapstick. Après la chasse au gros gibier (« Mia et le lion blanc ») et l'exploitation des animaux à des fins de divertissement (« Le loup et le lion »), la destruction de l'environnement et le commerce illégal d'animaux sont au programme. Le tournage n'a certes pas eu lieu en Amazonie, mais au Mexique, mais le décor n'en est pas moins impressionnant. Comme les deux aventures familiales précédentes, « Le Dernier Jaguar » impressionne par ses prises de vue époustouflantes de la nature et ses superbes interactions entre l'homme et l'animal, qui se passent totalement d'effets informatiques. En revanche, le scénario écrit par Prune de Maistre, l'épouse du réalisateur, déçoit à nouveau. L'intrigue est prévisible et peu crédible à de nombreux endroits, les personnages sont unidimensionnels et pleins de clichés. Cela n'a peut-être pas d'importance pour le jeune public, mais pour un public adolescent de l'âge de l'actrice principale, ces faiblesses ne passent pas inaperçues. Pour compliquer encore les choses, comme dans « Mia et le lion blanc » et « Le loup et le lion », les acteurs adultes du nouveau film de Maistre ne sont que partiellement convaincants. Ici, c'est surtout le père joué par Paul Greene qui se distingue, avec un jeu si bas qu'il en devient involontairement comique.
VERDICT
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« Je fais des films que j'aimerais voir moi-même », dit le réalisateur Gilles de Maistre, et le succès lui donne raison. Le public aime son mélange de film familial, de drame écologique et d'aventure animalière. Cette formule à succès, « Le Dernier Jaguar » l'applique également, mais ne peut une nouvelle fois pas cacher les faiblesses habituelles de de Maistre (jeu d'acteur mitigé, mauvais scénario).