Pandora Seven est une série toujours en cours de parution au Japon et qui a connu cinq tomes à ce jour aux éditions Square Enix. « J’aimerais rencontrer d’autres humains. » C’est le souhait secret de Ria Frontier, qui a grandi seule au milieu d’un véritable melting-pot d’autres races fantastiques sur une petite île. Alors qu’elle se prépare à célébrer le tournant du cycle millénaire, ce souhait est exaucé – sous la forme d’un groupe de guerriers humains qui débarquent sur un vaisseau volant pour saccager sa maison et blesser ses amis et sa famille adoptive à la recherche de la « boîte de Pandore ». Poussée trop loin par la cruauté de sa race, Ria parvient d’une manière ou d’une autre à dévoiler le terrible pouvoir de ce que les humains recherchent, déclenchant une tragédie qui changera sa vie à jamais…

« Pandora Seven » de Yuta Kayashima est une narration à grande échelle, dans laquelle les humains sont devenus les esclavagistes mondiaux de siw autres races et ont façonné l'univers qui les entoure par leur domination. La haine des humains traverse la galaxie, et Lia, élevée à l'abri des bêtes et arrachée à son village idéaliste pour l'intégrer dans un vaste univers conçu autour de la tourmente, apporte beaucoup de contenu, d'émotion et d'exposition dans le premier volume. Certes, cela peut être un peu écrasant, mais le rythme de la série parvient à réunir des éléments de mythologie, de mysticisme et de science-fiction avec une excitation agréable. C'est une expérience qui plonge et s'attend à ce que vous suiviez, récompensant ceux qui peuvent le faire. Dans la postface, Kayashima fait comprendre que le livre a connu plusieurs adaptations et rejets avant d'arriver à ce point, l'origine de Lia ayant été modifiée plusieurs fois. Cet aspect explique l'énergie chaotique qui y règne, car « Pandora Seven » semble souvent fortement révisé avec différents éléments jetés ensemble dans le but de voir ce qui colle. Cela dit, c'est l'une des plus grandes forces du manga et la capacité de Kayashima à créer un récit facile à suivre malgré l'échelle alambiquée de la construction du monde exposée. Le chaos contrôlé peut toujours donner lieu à une lecture revigorante, et c'est peut-être la description la plus appropriée de la capacité de narration de Kayashima. Visuellement, « Pandora Seven » est un mélange de genres, car certains éléments sont excellents alors que d’autres semblent totalement hors de propos. La conception des personnages est magnifiquement exécutée et la variété des créatures et des modes donne une vision définie du monde que le mangaka tente de créer. Notamment, les visions définies du « bien » et du « mal » de Yuta Kayashima varient du ridicule à l’horrible, l’accent étant mis sur l’apparence qui définit leurs traits de personnalité. De plus, les différents paysages extraterrestres et les éléments de science-fiction sont bien conceptualisés et exécutés, ce qui permet aux moments de pseudo-science de fonctionner dans le contexte de l’histoire au lieu de dissuader le lecteur avec une logique forcée. Cependant, les expressions faciales de Kayashima laissent beaucoup à désirer et semblent souvent déplacées dans le genre de la science-fiction. Décrites comme « mémorables », les expressions exagérées sont monnaie courante et ces cases contredisent le ton de l'œuvre. Elles seraient idéales dans le genre de la comédie, mais dans une série dépourvue d'humour, elles éloignent le lecteur de la scène. De plus, la conception des monstres peut paraître légèrement ridicule, traçant une ligne fine qui pourrait dissuader certains lecteurs de s'aventurer trop loin.