Pour Wade Wilson (Ryan Reynolds), les choses ne se passent pas exactement comme prévu. Sa tentative d'être admis chez les Avengers et de donner ainsi un sens à sa vie a échoué. Depuis, il a raccroché son costume de Deadpool et gagne sa vie en vendant des voitures d'occasion. Tout change le jour où M. Paradox (Matthew Macfadyen) se présente chez lui et lui propose de faire partie d'une équipe. Dans un premier temps, Wade est enthousiaste - jusqu'à ce qu'il apprenne qu'il doit pour cela laisser son monde derrière lui et que celui-ci sera bientôt détruit. S'il veut éviter cela, il n'a qu'une solution : faire venir Wolverine (Hugh Jackman), qui est bêtement mort. Et ce n'est qu'un des nombreux problèmes lorsqu'il atterrit dans le monde « The Void », dominé par Cassandra Nova (Emma Corrin), dans lequel tous les héros et héroïnes mis au rebut sont éliminés ..

On a beaucoup écrit ces deux dernières années sur la question de savoir si les films de super-héros étaient passés de mode. En effet, les dernières œuvres de Marvel et DC Comics, qui ont été une vache à lait fiable pendant des années, ont rencontré un écho très fluctuant. Il y a bien eu quelques succès, dont Les Gardiens de la Galaxie Vol. 3, mais la plupart des titres ont été vendus à perte, à la surprise générale. Les espoirs de voir Deadpool & Wolverine briser cette tendance négative sont donc d'autant plus grands. Non seulement parce qu'il s'agit d'une suite à Deadpool (2016) et Deadpool 2 (2018), qui avaient en leur temps rapporté chacun près de 800 millions de dollars US. Wolverine, peut-être le personnage le plus populaire de la série X-Men, sera également de retour. Comme on le sait, celui-ci a joué dans les films principaux et a également eu droit à quelques spin-offs. Le seul problème, c'est qu'il est en fait mort, décédé dans Logan - The Wolverine (2017). Mais comme c'est le cas avec les personnages de bande dessinée, on peut tous les ramener à la vie si le besoin s'en fait sentir. Dans le cas de Deadpool & Wolverine, le Multiverse est utilisé à cet effet. On peut alors définitivement considérer cela comme une déclaration de faillite créative, d'autant plus que la fin émotionnelle de la dernière apparition est elle aussi traînée dans la boue. Seulement, cela est accompagné de tellement de moqueries que ce n'est plus si grave. Les méta-commentaires ne manquent pas, Disney et Kevin Feige en prennent aussi pour leur grade. Car même si l'antihéros ironique et bavard fait désormais partie du Marvel Cinematic Universe, sa personnalité n'a pas changé. Il fait ce que l'on connaît et attend de lui. Rien n'a changé non plus en ce qui concerne la brutalité. On peut y voir un message positif ou négatif. D'un côté, le personnage est tellement marquant que son retour après six ans est bienvenu, d'autant plus que le contraste entre le criard Deadpool et le grincheux Wolverine fonctionne bien. D'un autre côté, il n'a guère évolué, les répliques en particulier peuvent paraître très familières. Certes, Deadpool & Wolverine tente déjà de faire évoluer le personnage, qui montre quelques traits réfléchis. Mais il ne faut pas trop en attendre. Dans l'ensemble, il faut revoir à la baisse ses exigences en matière de contenu. Aussi drôles que soient les méta-attaques contre la franchise, associées à l'habituelle rupture du quatrième mur, le film n'a pas grand-chose à raconter malgré une grande équipe de scénaristes. Mais le film est tout à fait divertissant. L'idée de ce monde alternatif, dans lequel d'autres personnages sont éliminés, donne lieu à de magnifiques apparitions de guests. Même si l'on aurait peut-être pu espérer davantage à ce stade, la sélection de personnages Marvel oubliés est longue, il y a quelques idées brillantes. Contrairement à Spider-Man : No Way Home, par exemple, qui utilisait ces rappels pour une nostalgie bon marché et calculée, certains caméos sortent vraiment de nulle part, c'est pourquoi il vaut mieux ne pas en lire plus sur le contenu avant. Mais cela ne veut pas dire qu'il n'y a pas de nostalgie. En effet , Deadpool & Wolverine est un clin d'œil aux titres Marvel de l'époque de la Fox, vers la fin, on devient vraiment nostalgique lorsque plus de deux décennies sont déroulées devant les yeux du public. On peut certes douter que ce regard sur le passé suffise à assurer un avenir radieux au MCU. Mais malgré les défauts évoqués, on peut à nouveau s'amuser ici lorsque, sur des classiques pop inattendus comme Like a Prayer de Madonna ou le classique de Grease You're the One That I Want, la fête bat son plein et que le casting - ancien et nouveau - fait oublier pendant deux heures le monde extérieur.