Les éditions Soleil proposent un nouveau tome de la série The Legend of Zelda en manga. Il s'agit d'une adaptation (parfois assez libre) de l'épisode Twilight Princess, un jeu vidéo publié sur GameCube et Wii en 2006 (puis en 2016 sur Wii U dans une version remastérisée). Depuis un an et demi, Link s'est installé dans le village de Toal sans que l'on en sache véritablement la cause. Son intégration s'est faite très naturellement, mais ses nuits sont ponctuées de cauchemars (ou de visions) pour le moins inquiétants. Il y a dix-huit mois de cela, son village a disparu, laissant place à un désert interminable. Il faut savoir que la terre d'Hyrule, suite à un long conflit, est aujourd'hui partagée en deux entités, le monde de la lumière d'un côté, le monde de la pénombre de l'autre. Mais aujourd'hui, les ténèbres se propagent dans le royaume, absorbant toute lumière sur leur passage. Le monde du Crépuscule aura bientôt entièrement ravagé Hyrule. De sombres créatures commencent à transformer les habitants de Toal en monstres difformes. Alors que Link pénètre au plus profond des bois, une gigantesque barrière s'étend devant lui. A l'image de The Legend of Zelda III : A Link to The Past, Link subira une métamorphose lorsqu'il pénètrera dans l'univers obscur. Pas de lapin rose cette fois, mais une transformation en loup qui lui permettra de communiquer avec d'autres animaux, ou encore de suivre certaines personnes à la trace grâce à son odorat développé. Dans sa quête, Link sera aidé par Midona, une alliée à l'apparence troublante mais qui dispose encore de pouvoirs pour lutter contre l'influence du Crépuscule et son terrible souverain, Xanto l'Usurpateur. Ce manga fait office de concentré de l'aventure vidéoludique, reprenant les séquences clés du jeu avec quelques personnages supplémentaires.

Dans ce sixième volume, Link et Midona sont à la recherche des fragments du mirroir des Ombres, sésame indispensable pour pénétrer dans le monde du Crépuscule. La première étape les conduit dans les montagnes enneigées aux Ruines des Pics Blancs, là où vit le célèbre yéti. Sa femme est tombée malade depuis peu, une conséquence de l'énergie négative dégagée par le deuxième fragment du miroir, et se transforme bientôt en monstre que Link devra affronter avec une célèbre chevalière d'Hyrule (dans le jeu il était pourtant seul). La trame avance quelque peu et explique que Xanto est sans doute manipulé par Ganondorf, un nom qui donne quelques sueurs froides à Link, réminiscence d'un passé compliqué. Le manga prend dès lors beaucoup de libertés par rapport au titre de Nintendo, puisque Link semble à son tour corrompu par l'Ombre. Avec la puissance que lui confère Excalibur, il se sent invincible et devient très imbu de sa personne, ce qui va l'amener à de terribles représailles. En route vers le château d'Hyrule, le ciel se couvre brutalement et Link fait face à des monstres qu'il a autrefois battu ... puis bientôt face à son propre double maléfique (un classique dans la série Zelda). Xanto assiste avec un grand plaisir à la séquence, mais un loup va sauver Link d'un mauvais pas. L'intrigue de cette déclinaison manga de Twilight Princess est beaucoup plus étendue que les précédentes sagas, il reste au bas mot au moins cinq volumes à faire pour couvrir les donjons suivants ! Comme le mentionne Eiji Aoenuma, producteur de Zelda aujourd'hui, l'univers comporte suffisamment de zone d'ombres pour pouvoir broder autour. La qualité des dessins est comme toujours indéniable.