Il était une fois.

L'histoire de Yaga tourne autour d'un forgeron frappé par la malchance, ou du moins il a été maudit par une sorcière qui invoque la malchance. Dans le même temps, le tsar de sa terre est maudit par le légendaire Baba Yaga, pour avoir refusé une gentillesse à une vieille femme. À cause de cette malédiction, il doit éloigner l'homme le plus malchanceux de la Terre, car il va mettre fin à son règne. Néanmoins, Ivan, le forgeron, est chargé par son tsar de mener des quêtes, lointaines, qu'il risque d'échouer. Contre toute attente, le forgeron continue de surgir aux portes du tsar, avec une autre tâche accomplie. Le déroulement de l'histoire est assez agréable et, après avoir terminé chaque quête, vous en apprendrez davantage sur ce qui se passe. Les interactions que vous avez avec tous les personnages sont également joyeuses et beaucoup sont construites à partir de rimes, ce qui rend les choses plutôt attrayantes et agréables. Concrètement, Yaga est un RPG d'action dans lequel vous jouez avec un protagoniste assez particulier. Vous incarnez Ivan, le forgeron manchot qui est frappé par la malchance. Ce mécanisme vous fera également ne pas trop vous attacher à votre équipement, car à chaque fois que la malchance frappe (quand son compteur respectif est plein), vous perdez un peu de votre équipement. Cela crée un flux de jeu intéressant, qui peut être amusant pour vous forcer à fabriquer des objets et à acheter des charmes. Malheureusement, à la fin de la bataille, cela peut devenir quelque chose que vous détestez, car cela déterminera si vous réussissez ou non votre bataille finale. En outre, le monde de Yaga est assez petit, mais il est intéressant à explorer. A noter que le tirage de cette édition physique publiée par Limited Run Games est seulement de 1500 exemplaires (dont 500 en pack avec la bande son).

Dans Yaga, vous vous promènerez dans des niveaux fermés, en vous attaquant à chaque objectif séparément à la fois. Le jeu vous demande dans quelle quête vous souhaitez vous lancer lorsque vous vous aventurez dans la nature, et c'est une mécanique assez amusante. Vous pouvez choisir vous-même si vous souhaitez vous éloigner du chemin principal, ou simplement faire ce qu'on vous demande. La ville vous proposera également quelques quêtes, mais il s'agit pratiquement toutes de quêtes principales, sans risque pour une quête secondaire qui vous sera donnée par le gardien des tombes. Vous devrez suivre un chemin assez linéaire, mais les "donjons" supplémentaires, lorsque vous vous y aventurerez, sont également amusants à explorer. La progression n'est pas comme dans d'autres jeux de RPG. Dans ce jeu, vous apprendrez au cours de vos quêtes, et vous apprendrez plus vite si votre compteur de malchance est rempli. Après chaque quête, même si vous ne réussissez pas, le jeu vous offrira différentes options parmi lesquelles vous pourrez choisir, vous permettant ainsi de faire progresser certains aspects de votre personnage. Il s'agit souvent de bonus passifs, ce qui signifie que vous ne débloquez aucune nouvelle compétence spécifique. Le système fonctionne bien, et il vous permet également de choisir différentes options pour chaque partie.

Une réalisation charmante.

Yaga ressemble à une œuvre d'art qui est dessinée à la main du début à la fin. Le monde entier est apparemment constitué de peintures colorées et mouvantes. Chaque créature et chaque personnage est correctement créé, et bien que tout semble un peu "sale" dans le monde de Yaga, vous vous amuserez à explorer les différents niveaux pour découvrir de nouvelles créatures à combattre, des PNJ avec lesquels interagir et des sanctuaires à utiliser à votre avantage. Bien que le monde lui-même ne soit pas trop grand et qu'il y ait un peu de contenu recyclé, il est étonnant de constater à quel point ce jeu est bien conçu et respecte les sources du folklore slave sur lequel il se base. La musique dans Yaga est phénoménale. Vous aurez droit à une musique très traditionnelle mélangée à un peu de batterie et de basse. Bien que cette combinaison ne semble pas très attrayante sur le papier, les développeurs ont fait un travail superbe en créant l'atmosphère adéquate. C'est assez impressionnant de voir comment ce jeu vous met dans l'ambiance adéquate pour vous battre et faire du troc tout au long de la campagne. En plus de la bande-son, chaque conversation est interprétée par un casting très convaincant. Pour ajouter un peu de charme, les dialogues sont également très rimés, ce qui vient s'ajouter à l'atmosphère folklorique. Il convient au passage de préciser que Yaga est intégralement en anglais, ce qui pourra décevoir plus d'un joueur.

Le combat dans le jeu est très satisfaisant. Vous pouvez facilement vous déplacer sur le champ de bataille, en frappant les ennemis au visage avec votre marteau, ou le lancer si vous le souhaitez. Le combat lui-même est assez rapide, et vous le livrerez toujours dans de petits espaces clos. Au début, le combat peut être assez simple en termes d'options, mais à mesure que vous progressez et que vous pouvez améliorer vos armes, vous vous retrouvez à passer d'une arme à l'autre pour affronter vos ennemis avec la meilleure arme possible. N'oubliez pas que vous avez de bonnes chances de perdre votre arme active en cas de malchance, alors ne vous y attachez pas trop. Comme le forgeron a perdu son bras à la suite d'une précédente rencontre avec une sorcière, vous pouvez ajouter des pièces d'équipement à ce qui reste de son bras, un peu à la manière des Evil Dead. Vous pouvez ajouter des choses comme une griffe, une faucille, une pelle et un grappin, ce qui rend le combat encore plus diversifié. Cette mécanique rend le jeu encore plus amusant et un peu plus complexe. La difficulté du jeu monte en flèche lorsque vous atteignez les deux dernières étapes du jeu. Cela n'est pas seulement dû au fait que vous devrez combattre plus de monstres par zone fermée, mais aussi aux deux derniers boss du jeu. L'un est immortel et vous devrez le "tuer" à temps et l'autre a un gadget surpuissant qui remplit instantanément votre compteur de malchance. Ce dernier vous oblige à passer vos armes au peigne fin rapidement, et si vous ne réussissez pas la première fois, vous risquez de ne pas disposer des améliorations nécessaires pour que vos armes nouvellement fabriquées puissent être utilisées une seconde fois.