Mega Man change d'époque.

Cette nouvelle compilation sobrement nommée Mega Man Legacy Collection 2 comporte les quatre dernières aventures classiques du robot bleu. Au sein des différents opus, votre mission consiste à courir, sauter et tirer pour progresser dans des stages variés à défilement latéral, afin d'éliminer les Robot Masters et d'assimiler leurs pouvoirs uniques dans le but de sauver le monde. Mega Man gagne en effet en compétences durant la progression, mais il faut savoir que l'utilisation des techniques dérobés aux boss consomme de l'énergie, contrairement à votre "Mega Buster" (tir de base concentré). Contrairement à la précédente compilation qui ne comportait que des jeux NES, celle-ci offrent des jeux venants de tous horizons. Mega Man 7 est le seul épisode à avoir vu le jour sur Super Nintendo, la série Mega Man X ayant pris le relais quelques années auparavant. Le visuel est incontestablement plus fin que dans les opus précédent, avec des sprites plus gros, des décors davantage détaillés et une fluidité accrue de l'animation. Mega Man 8 est quant à lui l'unique représentant de la série chiffrée sur consoles 32 bits (PSOne et Saturn). On retrouve tout d'abord des séquences animées qui apparaissent au moment clé de l'histoire, et un style graphique différent qui n'a pas fait que des heureux. Mega Man 9 (PS3, X360, Wii) retrouve quant à lui le style 8 bit de la série d'autrefois, et s'inspire particulièrement de Mega Man 2 (le personnage ne peut plus charger son tir ni glisser). Enfin Mega Man 10 (PS3, X360, Wii) s'inscrit dans la lignée et permet de jouer avec Protoman également ainsi que Bass.

Les quatre jeux sont fidèles à leurs versions originales et intègrent leurs DLC (pour les épisodes 9 et 10), tout en proposant des fonctions inédites, notamment un "Challenge Mode" qui permet de relever des défis de plus en en plus difficiles. Le Museum Mode rassemble énormément d'informations, de concept art et de croquis datant de l'époque où ces jeux sont sortis. On notera également un mode time attack (avec classement en ligne). Le contenu est donc plutôt inspiré, même s'il aurait été appréciable d'y inclure d'autres épisodes, notamment Mega Man & Bass, paru en 1998 sur Super Famicom. On se consolera avec les versions japonaises de Rockman qui disposent d'illustrations un peu différentes.

Une réalisation identique.

Côté technique, ce portage signé Digital Eclipse respecte le format 4/3 d'antan, ce qui se caractérise par des bandes-noires à l'écran (il est possible d'utiliser un skin). Le design du Mega Man n'a pas vieilli, le pixel art est aujourd'hui reconnu à sa juste valeur et on retrouve les jeux tels qu'ils étaient à l'époque (avec ralentissements et clignotements de sprites à la clé). Sur PS4, on retrouve évidemment l'usage d'un filtre pour lisser quelque peu l'affichage qui n'était pas vraiment adapté pour un écran HD à la base. La prise en main s'avère très efficace, bien que la fausse croix directionnelle de la Dual Shock 4 s'avère moins confortable que celle de la Super Nintendo en son temps. PS4 oblige, il est possible de jouer sur PS Vita via la fonctionnalité Remote Play, mais le lag est tellement présent que cela en devient injouable.

Très instinctif, le jeu a conservé le même système de menu principal, où l'on découvre les portraits des huit boss à combattre. Les niveaux sont très variés et on trouvera quelques innovations intéressantes au fil des différents épisodes (Mega Man 7 est sorti en 1995, le 10 en 2010). Évidemment, la difficulté est à des années lumières des productions actuelles, mais en plus du traditionnel système de password (qui est conservé), il est possible de sauvegarder à tout moment sa partie ce qui facilite nettement les choses. De plus, si la compilation est proposée par défaut en anglais, il est possible de changer la langue des menus en français. Une section Lecteur Audio permettra d'écouter librement toutes les excellentes musiques de ces quatre épisodes.