Septembre 1440. Depuis 1432, les habitants d'Anjou, du Poitou et de la Bretagne vivent dans la peur. Tous les enfants disparaissent mystérieusement, les pâtres sont enlevés dans les champs, les fillettes qui sortent des fermes, les garçons qui vont jouer à la pelote le long des ruelles où s'ébattent au bord des bois ne reviennent pas. Le peuple effaré pense tout d'abord qu'il s'agit de méchantes fées ou de génies malfaisants qui s'en prennent à sa progéniture. On raconte également qu'une femme vêtue de vert, Perrine Martin, le visage couvert d'une étamine, accoste les enfants et les invite à les suivre dans les bois. Il s'agirait rien de moins que d'une ogresse. Gwen de l'Hôpital, chevalier et gentilhomme est chargé de mener une enquête beaucoup plus rationnelle. Mandaté par le Pape, il ne fait pourtant pas l'unanimité au sein de l'Église à cause de son comportement de renégat. Bientôt, Gwen tombe nez à nez avec une curieuse femme au visage caché par un voile ... qui s'évapore comme par magie.

Ce nouvel épisode de L'Homme de l'année base son scénario sur une histoire vraie, celle de Gilles de Rais, l'un des premiers personnages historique à être considéré comme un tueur en série et prédateur sexuel. Il aurait fait au moins 140 victimes tout au long de sa carrière et a inspiré le personnage de Barbe-Bleue (d'où le sous-titre de l'album). L'intrigue nous propose également de découvrir que Gilles de Rais fut l'un des compagnons de Jeanne d'Arc et cet élément constitue même un des points marquants de l'intrigue. Le début de l'aventure se veut sérieux et réaliste, la suite beaucoup plus hypothétique. Le dessin signé Lajos Farkas offre un style plutôt réaliste et mettant parfaitement en scène l'agitation et la noirceur de l'intrigue.