Chainsaw Man est une série toujours en cours de parution au Japon et qui a déjà connu six tomes à ce jour aux éditions Shueisha. Les pouvoirs du chien-démon-tronçonneuse Pochita sont utiles contre les puissants démons. Mais quand son "employé", le jeune Denji, finit par être tué par un démon, Pochita se sacrifie pour lui sauver la vie et le faire revivre. Mais maintenant Denji renaît comme une sorte d'étrange hybride humain-démon. Il est désormais Chainsaw Man. A présent, il vit dans la grande ville et devient un chasseur de démon officiel après avoir été recruté par un mystérieux groupe. Mais il a beaucoup à apprendre sur son nouveau travail et ses pouvoirs de tronçonneuse !

Dans ce volume, un mystérieux démon a emprisonné nos héros et exigent d'eux qu'ils tuent Denji pour les libérer ! Acculés, les membres de la 4e section spéciale Anti-Démons se divisent. Mais en dépit des conditions extrêmes, Denji, plus motivé que jamais par le baiser qui récompensera le vainqueur, imagine une stratégie infernale pour s'en sortir. Dans la bataille épique qui éclate, le pauvre Denji est à la fois l'acteur et le trophée. Les premières chapitres de ce tome sont décevants sur tous les plans. Visuellement, on voit que l'auteur tire à la ligne (PUN) en faisant beaucoup de plans visages (souvent ratés) et en intercalant des splash/double-pages ultra réussies (des sakuga/money shots de dingue) pour tromper notre appréciation globale. Scénaristiquement, nous sentons qu'il ne sait pas où aller et étire au max ce qu'il raconte le temps de retrouver du souffle. Ainsi le début du manga discute sans réel enjeu, excepté un moment tellement affreux qu'il vaut le coup d'œil lorsque l'on sait que la série est publiée dans un magazine grand public. Et puis, Tatsuki a une idée et ça repart en dézinguant une grande partie de son cast pour relancer la fête foraine tout en donnant envie de lire la suite. Nous touchons ici aux forces et faiblesses d'une approche punk : tant que nous sommes dans le mouvement, dans l'énergie de l'instant, dans l'outrance (et oui, de la vulgarité), il y a un truc régressif, cathartique et jouissif à suivre un train fantôme hystérique, mais lorsqu'il faut reprendre sa respiration et se poser, il expose sa superficialité et son vide intérieur (la longue discussion entre collègues qui serait passionnante dans un autre manga est plate au possible).