New York dans les années 1980 : Un chien nommé Dog vit seul dans son appartement. Une publicité télévisée vante les mérites de ses amis robots, et Dog passe commande. Plein de joie, il assemble son copain mécanique, qui apprend vite et qui, un jour, lui prend aussi la main en se promenant. Dog et Robo vont faire du roller, manger, aller à la plage. Là, Robo court dans l'eau comme d'autres le font et se couche ensuite au soleil avec Dog. Mais Robo a subi un dommage et ne peut plus se lever, seulement regarder impuissant par les yeux et lever un peu la tête. Pour couronner le tout, la saison est terminée et la plage sera fermée jusqu'à l'été prochain. Dog tente désespérément de rejoindre son ami avec sa boîte à outils, mais il échoue. Robo rêve que trois lapins arrivés sur la plage en barque le réparent et qu'il sonne à la porte d'entrée de Dog... Mais les lapins ont autre chose en tête. Un long hiver attend les amis séparés. Dog retrouvera-t-il son ami mécanique en juin prochain ?

Les robots aussi ont des sentiments et ne veulent pas être seuls, comme le savent les amateurs de films d'animation depuis « Wall-E » de Pixar. Le réalisateur et scénariste espagnol Pablo Berger (« Blancanieves ») propose aujourd'hui une excellente histoire animée sur l'amitié entre un chien et le robot qu'il a acheté. On ne parle pas dans « Robot Dreams », qui est basé sur le roman graphique du même nom de Sara Varon. Comme dans les histoires de l'artiste, New York est peuplée d'animaux au comportement humain. Le film, nominé aux Oscars 2024, n'est pas un film pour enfants à proprement parler, mais a tendance à s'adresser encore plus aux adultes. Il a reçu le Prix du cinéma européen du meilleur film d'animation. Dog et les autres animaux reflètent la diversité des caractères new-yorkais. Il y a ainsi Duck, passionné par les activités de plein air et toujours en mouvement, le ferrailleur trapu sous la forme d'un crocodile, le mélomane de bonne humeur, deux fourmiliers au zèle sardonique qui agacent Dog lorsqu'il fait de la luge. Dog lui-même est une figure d'identification d'une efficacité universelle, avec ses tentatives de donner plus de joie à la vie et son bilan mitigé. Leur amitié permet à Dog et Robo de s'épanouir, leur séparation représente une épreuve difficile pour tous les deux. La manière dont ils gèrent leur nostalgie, font de nouvelles expériences et sont confrontés à la décision de lâcher prise, semble touchante et tirée de la vie. Les mondes animés en 2D avec les personnages clairement dessinés et l'arrière-plan détaillé de l'activité urbaine sont un régal. Berger fait participer le public à l'action de manière sensorielle et émotionnelle, par exemple lorsque le chien muet ne se contente pas de sourire de joie, mais qu'il remue aussi la queue, ou lorsqu'un morceau de fruit, un tube de crème solaire entrent dans l'image pour montrer ce qu'il est en train de renifler sur la plage. La diversité de la vie urbaine, dans les magasins, le métro, les rues, le bowling, est rendue avec un sens de l'observation impressionnant, tout comme l'architecture et même les reflets dans une flaque d'eau. Il y a aussi des excursions dans la nature, y compris des scènes sous-marines. Des tubes de l'époque, comme « September » de Earth, Wind & Fire, s'ajoutent à la musique de film variée avec piano ou percussions. Cette histoire enchanteresse offre une expérience cinématographique qui résonne longtemps.