Réalisé par Chris Miller.
Au Village des Schtroumpfs, la tradition veut que chacun ait un rôle spécifique, un trait de caractère particulier ou une capacité spéciale. Sauf Sans Nom. Quoi qu'il essaie, cela ne colle pas vraiment ; sa quête d'identité est vaine. Tout change lorsqu'il trouve dans la forêt un livre spécial qui lui confère des pouvoirs magiques. Il fait une démonstration enthousiaste de ses pouvoirs au Grand Schtroumpf et aux autres Schtroumpfs. Encore plus enthousiaste, Razzamel, le frère de Gargamel, recherche depuis longtemps ce livre magique disparu, qui lui donnerait, à lui et à sa bande, le pouvoir d'éliminer tout bien du monde. Mais avant cela, le Grand Schtroumpf est kidnappé, et c'est à Sans Nom, à la Schtroumpfette et à quelques autres de libérer l'homme disparu et de sauver le monde…
Comme pour les « Quatre Fantastiques », les Schtroumpfs ont jusqu'ici attendu en vain un film à succès. Entre l'adaptation comique franco-belge à moitié correcte « Les Schtroumpfs et la Flûte Enchantée » de 1975 et le film d'animation en images de synthèse acceptable de Sony « Les Schtroumpfs : Le Village Perdu » de 2017, deux films 3D simplistes, mêlant animation par ordinateur et prises de vues réelles, ont été produits en 2011 et 2013, un mélange de burlesque et de kitsch. Chris Miller, le réalisateur du dernier « grand film », est issu du vivier de talents de DreamWorks/Shrek, tout comme Kelly Asbury, la regrettée réalisatrice du « Village Perdu ». Dès les premiers instants, l'accent est mis sur la culture jeune. Dans la version originale, Rihanna avait été choisie pour prêter sa voix à la Schtroumpfette, ce qui explique l'intégration de nombreuses chansons pop dans la comédie musicale animée. Le rythme lent des chansons est plutôt agréable. Mais le Grand Schtroumpf se met au travail comme DJ, et les dialogues sont censés raviver l'argot des jeunes. La nouvelle aventure des lutins bleus n'est pas non plus dénuée de scènes réelles. Après un détour par Paris avec les Schtroumpfs de la Surveillance de Quartier Internationale, les globe-trotters atterrissent au château de Razzamel. L'animation, avec ses idées visuelles comme les bulles de dialogue qui tombent, était charmante. Outre le mélange d'images de synthèse et d'animation 2D, le clou du spectacle est la course-poursuite à travers diverses séquences insolites, comme l'animation image par image, les personnages en bâtonnets, les animés et les premiers univers de jeux vidéo. Reste à savoir si les plus jeunes enfants pourront s'identifier à ces gags.
Outre l'histoire complexe du multivers, l'émergence constante de nouveaux groupes et personnages complexifie l'histoire. Les Poots, doux et pelucheux, vivent dans l'Outback, menés par Natasha Lyonne dans le film original, qui, sous le nom de Mama Poot, ressemble visuellement à leur homologue vivant. Gargamel a non seulement un frère cadet jaloux, mais le Grand Schtroumpf a aussi deux parents inconnus. Aux côtés de Ken tatoué, apparaît Ron, le robuste Schtroumpf viking, doublé par Kurt Russell. Tandis que Gargamel apparaît dans son habituel costume médiéval, son frère Razzamel, tout aussi retors, a un assistant équipé d'équipements de haute technologie. Parmi les autres éléments, on trouve des motifs steampunk, un numéro de danse bollywoodien, une réunion Zoom avec des méchants et de nombreux éloges sur la malbouffe. Une fois vu, on comprend tout, sauf une histoire cohérente. D'ailleurs, le film d'ouverture est un court dessin animé « Bob l'éponge » de 2015, sans dialogues. Dans sa folie déjantée, ce film d'animation était considérablement plus drôle que les 92 minutes qui suivent.
VERDICT
-
« Les Schtroumpfs - Le Film » est visuellement attrayant, jouant avec différents styles et idées, le contenu oscillant entre moments humoristiques, oisiveté et surabondance.