Réalisé par Neil Marshall
Hellboy est de retour, plus féroce que jamais. Inspiré du travail emblématique de Mike Mignola, ce récit riche en action amène le légendaire demi-démon / super-héros (David Harbour) dans la campagne anglaise et s'attaque à trois géants dévastateurs. Il y fait la connaissance de Nimue (Milla Jovovich), la reine de sang, une ancienne sorcière ressuscitée qui veut venger une trahison perdue de longue date. Tout à coup, Hellboy se retrouve dans une bataille entre le surnaturel et l'humain et doit utiliser tous ses pouvoirs "infernaux" sans provoquer la fin du monde.
Disons-le d’emblée, cette nouvelle mouture de Hellboy ne fonctionne pas comme elle le devrait. Il ne fallait pas en demander plus du scénariste Andrew Cosby dans sa première (et peut-être dernière?) proposition, sauf que le réalisateur Neil Marshall demeure tout de même difficile à qualifier. Il faut également admettre que les revirements ne tardent pas, l’histoire est riche en rebondissements (souvent plus difficilement imaginables les uns que les autres, d’ailleurs) et la distribution s’éclate, surtout avec des répliques pince sans-rire et constamment humoristiques qui par moment touchent bien leurs cibles. Que ce soit un David Harbour en pleine forme (on n’osera pas se lancer dans le jeu des comparaisons avec Ron Perlman, toutefois), une irrésistible Sasha Lane ou un Ian McShane prêt à tout pour accomplir ce qu’on lui demande, pendant que Daniel Dae Kim s’en sort bien de la controverse qui a failli touché son rôle. Certes, Milla Jovovich en fait encore des tonnes, mais l’unique Thomas Haden Church vaut pratiquement le visionnement à lui-seul avec un rôle de soutien minime, mais complètement déjanté. Pourtant, l'œuvre n’a ni queue ni tête (les liens avec la légende d’Excalibur, notamment), on va dans toutes les directions et la quasi-totalité des effets spéciaux sont si mal faits que nos yeux ont de la misère à y croire (le passage avec les géants est rapidement anthologique, semblant provenir de quelques décennies en arrière)? Il est par ailleurs épatant que malgré sa collaboration à des gros blockbusters. Bien sûr on nous confectionne des passages plus ou moins efficaces (le segment avec Baba Yaga, entre autres), mais si le film ne nous ennuie jamais, on se demande constamment pourquoi diable sommes-nous en train de voir tout ce qui se déroule devant nous.
VERDICT
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Avec ses scènes cachées dans le générique et à la toute fin, il est difficile de comprendre l’assurance du projet qui semble décidément penser se lancer dans sa proche franchise digne de Marvel. Si nous ne sommes pas encore prêt de déclarer que ce reboot d'Hellboy pourrait bien devenir culte, on doit admettre que pour tous ces moments où il a su nous laisser pantois, qu’importe les raisons, volontaires ou non, Hellboy est avec surprise un mauvais film efficace qu’on n’oublie pas de sitôt.