Scénario : Alejandro Jodorowsky
Dessin : Jérémy
Couleurs : Felideus
Fin du XVIIème siècle, nord de l'Espagne. Dans le temple secret des Chevaliers d'Héliopolis, une assemblée d'alchimistes s'est réunie afin de juger les qualités de Dix-Sept, un disciple qui s'apprête à passer l'ultime épreuve qui lui permettra d'intégrer la fraternité en cas de succès. S'il échoue, c'est la mort assurée. Son objectif est d'affronter un gorille géant, doté de la parole, dans un violent combat au corps à corps tout d'abord. Dix-Sept remporte finalement assez facilement la partie, et son maitre Fulcanelli dévoile aux autres chevaliers le terrible secret de ses origines. Il est en réalité le fils caché de Louis XVI et de Marie-Antoinette, le roi de France Louis XVII. Va t-il réclamer le trône qui lui est dû ou rester dans l'ombre comme l'exige son nouveau statut ? Quoiqu'il en soit, son prochain adversaire n'est autre que Napoléon Bonaparte. Il a longtemps été pressenti pour devenir chevalier d'Héliopolis lui-aussi et fut surveillé par le mystérieux comte de Saint-Germain, surnommé Silence, un des membres de son équipage qui avait l'habitude de lui tirer les cartes. Cependant ses récents faits d'arme au cours de la campagne d'Égypte et son absence totale de scrupules l'ont totalement discrédité au sein de l'ordre ...
La série d'Alejandro Jodorowsky s'attaque au mythe de Louis XVII, soi disant décédé à l'âge de 10 ans dans les geôles de la prison du Temple (comme l'Homme au Masque de Fer avant lui). Il aurait en fait été secouru par les Chevaliers d'Héliopolis, une assemblée d'alchimistes immortels. Ce personnage historique devient ici l'enjeu de ce récit qui mêle complot politique et aventure. Le protagoniste Asiamar est un hermaphrodite et descend du dernier roi de France. Dans ce quatrième tome, nous sommes à présent en 1888. Asiamar, âgé de cent-dix ans, se prépare à accomplir le dernier rituel de son initiation : Citrinitas, l’œuvre au jaune, qui lui permettra de retrouver sa jeunesse et de vivre mille ans. Il est désormais temps pour lui de connaître également le secret des Chevaliers gardé par leur maître. Car celui-ci a besoin de la puissance de tous ses disciples pour sauver l’humanité. Mais avant cela, il charge Asiamar d’une mission : affronter la dernière grande menace de leur ordre. Un mutant tueur de femmes qui sévit dans les nuits embrumées de Londres, la capitale du monde moderne : Jack l’Éventreur ! Nous arrivons à la conclusion et donc à la révélation sur la vérité des chevaliers d’Heliopolis. Et c’est la que l’on retrouve le véritable Jodorowsky. On repart dans des délires ésotériques, ces fans vont être comblés, les autres peut-être déconcertés voire déçus. Les dessins de Jérémy sont toujours aussi sublimes et majestueux. L’ancien disciple de Delaby (et Dufaux) est vraiment devenu un artiste à part entier et singulier. La conclusion s'avère plus que réussie et étant très ouverte, il ne serait pas étonnant de retrouver ce monde dans quelques années pour une suite (avec ou sans les auteurs actuels). Le derniers volume est également dispo avec un magnifique coffret pour ranger la série complète. Un porte folia reprenant toutes les couvertures a également été édité. Chaque planche est sublimée par le travail de colorisation de Felideus toujours aussi impeccable.
VERDICT
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Ce quatrième et dernier volume des Chevaliers d'Héliopolis va enfin faire éclater la vérité car la dualité d'Asiamar va montrer tout son sens. Le cadre historique est très bien posé, l'aspect fantastique assumé, et les crayonnés de Jérémy font toujours des merveilles.