Rome 1943, la Seconde Guerre mondiale entraîne la mort et la destruction avec elle. Israël dirige la compagnie de cirque Mezzapiotta, réussissant - avec ses spectacles de magie - à donner le sourire aux gens. Parmi les compagnons d'aventure du maître, on trouve le magnet nain Mario, Cencio le garçon qui contrôle les insectes, l'homme-loup Fulvio et la très jeune fille électrique Matilde. Fatigués de la destruction qu'apporte la guerre, ils décident de partir à l'étranger, mais la disparition soudaine d'Israël bouleverse leurs plans. Faute d'alternatives, ils choisissent de rejoindre la troupe du cirque allemand de Franz, un célèbre pianiste à douze doigts, capable de voir l'avenir en inhalant de l'éther. Mais les quatre amis sont loin de se douter que Franz a un plan bien précis : utiliser leurs pouvoirs pour changer l'issue de la guerre et le destin de l'Allemagne.

L'Italie entre dans le cercle du cinéma international grâce à cette nouvelle œuvre de Mainetti au budget de 12 millions d'euros. La réalisation, la musique, la cinématographie, les performances, tout est unique ; une expérience visuelle qui transporte le cinéma italien dans une autre dimension. La magie et l'amitié sont les protagonistes incontestés de ce long métrage, transportant le spectateur dans une aventure à couper le souffle, où les personnages principaux ne sont pas de simples gens du cirque, mais des personnalités uniques dotées de pouvoirs extraordinaires. Le choix stylistique du réalisateur dans l'utilisation des dialectes, notamment le dialecte romain, est comme une empreinte digitale, une signature. En fait, le choix d'un dialogue presque contemporain, par opposition à l'époque, ne dérange pas du tout, au contraire, il renforce la scène en donnant un fort sentiment de vérité aux personnages. Dès la scène d'ouverture, dans laquelle les personnages et leurs pouvoirs sont présentés, la douceur et l'atmosphère magique conduisent le spectateur à s'immerger dans une nouvelle réalité, une réalité qui est immédiatement déformée par le passage à la bande suivante, qui montre le contraste du monde magique. L'interprétation de chaque personnage est magnifique, les différentes histoires sont bien harmonisées entre elles, ce qui permet de profiter de l'ensemble et de s'immerger complètement dans l'histoire. Le personnage de Fulvio, l'homme-loup, est intéressant, permettant à Claudio Santamaria de montrer un côté interprétatif jamais vu auparavant ; l'ironie et la simplicité du personnage de Pietro Castellitto (Cencio) est fascinant, qui avec Aurora Giovinazzo (Matilde) nous montre une vision de l'amour pur et naïf. Compliqué est le rôle de l'aimant nain Mario, joué avec beaucoup de raffinement par Giancarlo Martini, qui nous montre un vrai masque de la commedia dell'arte, sans le réduire à une simple macchietta. Cerise sur le gâteau, Franz Rogowski sous les traits du pianiste allemand Franz, spectaculaire dans son interprétation à tous points de vue, l'union entre la douceur et l'entêtement de ce personnage, pousse le spectateur à l'empathie envers lui, malgré la cruauté de ses choix. Les thèmes abordés dans le film sont variés, Mainetti mettant en avant des thèmes tels que la diversité sociale, le racisme et l'acceptation de soi. Chaque personnage est confronté individuellement à un voyage pour découvrir la conscience de ses propres pouvoirs et limites jusqu'à l'acceptation de sa diversité.