Scénario : Juan Diaz Canales
Dessin : Ruben Pellejero
Nocturnes berlinoises se déroule à l'automne 1924. Corto Maltese erre dans les méandres de la ville avec son ami Joseph Roth, journaliste autrichien et correspondant du Frankfurter Zeitung, lorsqu'il apprend la mort de son vieil ami Jeremiah Steiner. Immédiatement, il se lance dans une enquête pour retrouver son assassin, obtenir justice, mais surtout, se venger. Mais la fragile République de Weimar est déjà au bord de la guerre civile, entre les espions communistes et une organisation secrète d'extrême droite, et tout le monde semble s'y opposer. Son investigation l'entraîne dans une spirale de tromperies et de personnages imprévisibles, jusqu'à la mystique Prague, dans un voyage à travers la vieille Europe de l'après-guerre (et proche du cauchemar de la Seconde Guerre mondiale).
Le Berlin des années 1920 est la toile de fond de la nouvelle aventure de Corto Maltese, Nocturnes berlinoises. Le couple Juan Díaz Canales et Rubén Pellejero continue de nous raconter des histoires inédites du personnage, toujours avec beaucoup de talent et de respect pour le travail d'Hugo Pratt. Contrairement au volume précédent, Le Jour de Tarowean, véritable préquelle à la première aventure de Corto, La Ballade de la mer salée, l'histoire n'a cette fois aucun lien avec les précédentes, même si elle présente quelques visages familiers aux lecteurs les plus expérimentés. L'histoire se déroule entre politique, théâtre et ésotérisme dans une Europe d'après la Première Guerre mondiale, qui renaît des cendres du conflit mais semble déjà présager d'un enfer imminent. Corto Maltese se déplace entre Berlin et Prague à la recherche de la raison qui a conduit à la mort d'un de ses amis, croisant le chemin de plusieurs personnages mystérieux et tragiques, chacun ayant un but à poursuivre et tous parfaitement dépeints par les deux dessinateurs, de manière à en faire des protagonistes de l'histoire au même titre que Corto. Trahisons, vengeances et mystères à résoudre ne sont que quelques-uns des ingrédients de cette aventure qui ne manquera pas de ravir les fans de Corto et, pourquoi pas, de faire découvrir le personnage à de nouveaux lecteurs ! Le dessin de Ruben Pellejero s'avère finalement assez proche de l'original, la mise en couleurs est sublime, certaines planches sont même très poétiques.
VERDICT
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Dans cette histoire de Corto Maltese, nous pénétrons dans les brumes d'un Berlin divisé, marqué par la fin de la Première Guerre mondiale, où Corto évolue entre espions traîtres et vieux alchimistes, fanatiques nazis et artistes à la recherche d'un auteur, dans un jeu d'ombres où personne n'est ce qu'il paraît, sauf peut-être les fous qui cherchent sans cesse un rêve dans lequel se perdre.