Estonie, 2007 : Leena Klammer (Isabelle Fuhrman) est déjà majeure, mais ressemble à une enfant de neuf ans en raison d'un trouble hormonal. Lorsqu'elle se retrouve dans un hôpital psychiatrique pour des activités criminelles, elle s'enfuit aux États-Unis en se faisant passer pour Esther Albright - la fille de Tricia (Julia Stiles) et Allen (Rossif Sutherland), disparue il y a des années, et la jeune sœur de Gunnar (Matthew Finlan). L'inspecteur Donnan (Hiro Kanagawa), qui enquête depuis longtemps sur cette affaire, et la thérapeute Dr Segar (Samantha Walkes) nourrissent rapidement des doutes. Combien de temps Leena pourra-t-elle maintenir sa couverture ?

Le film "Esther" (2009) de Jaume Collet-Serra avec Vera Farmiga et Peter Sarsgaard en tant que couple de parents adoptifs d'une (prétendue) fillette de neuf ans se présentait comme une des nombreuses variantes du motif de l'enfant de l'horreur de "La Malédiction" (1976) - et se révélait tout à fait original grâce à un twist surprenant. Voici maintenant "Orphan : First Kill", un prequel mis en scène par William Brent Bell, qui a réalisé entre autres avec "Stay Alive" (2006), "Devil Inside" (2012) et les deux volets de "The Boy" (2016, 2020) une série de contributions au genre, solides mais pas trop remarquables. Son œuvre actuelle n'est pas non plus une vraie réussite - mais elle est tout de même assez divertissante. Ces deux aspects ont beaucoup à voir avec l'actrice principale Isabelle Fuhrman. L'actrice, née en 1997, incarnait déjà le rôle-titre dans le film précédent et sa performance sombre et intense avait impressionné. Le fait qu'elle interprète maintenant, en tant que femme d'une vingtaine d'années, un personnage qui doit être perçu comme un enfant de neuf ans est des plus bizarres. L'utilisation d'effets numériques, d'artifices de caméra et de doublures d'enfants a un effet assez déconcertant qui ne permet guère de prendre l'histoire au sérieux. On ne peut que deviner si c'est intentionnel. Le scénario de David Coggeshall, qui réserve également un rebondissement imprévu dans le dernier tiers, et sa réalisation (notamment la bande-son) semblent en tout cas prendre un certain plaisir à camper l'ensemble. Divers éléments d'Esther 2 sont repris et parfois approfondis. Ainsi, le film est avant tout le portrait absurde d'une inquiétante escroc. Et l'environnement que l'anti-héroïne rencontre ici sous la forme d'une famille aisée du Connecticut ne correspond pas non plus à l'idylle habituelle qui, dans le domaine de l'horreur, est généralement menacée d'être brisée par une force maléfique. Julia Stiles ("Dix bonnes raisons de te larguer") dans le rôle de la dame de compagnie et Rossif Sutherland ("Possessor") dans celui de l'artiste-époux créent des personnages passionnants et font preuve de verve dans leur interprétation.