New York, 1977. Richard Kilowski (dit Big K) est un tueur à gages froid et méthodique. Nous avions pu le découvrir entre 2012 et 2013 chez Casterman, avec la sortie des deux premiers tomes de la série. A présent, les éditions Sandawe rééditent la saga dans une intégrale très dense (160 pages), comportant la dernière partie inédite ainsi qu'un dossier de spécial de 16 pages. Le personnage s'inspire de Richard Kuklinski, un tueur en série ayant réellement existé. En service commandé pour le compte d'une famille mafieuse, Big K a exécuté Pesci, l'un des membres de l'organisation suspecté d'avoir tissé des contacts avec le FBI. La routine pour ce personnage sans aucun affect, que le truands eux-même commencent à craindre. En plus d'un physique impressionnant (1,95 m pour 135 kg), le tueur ne semble avoir aucun point faible.  Et pourtant lors d'une de ses missions, la collection de poupées humaines d'un malfrat tend à fendiller l'armure : Un long flashblack permettra de découvrir son passé d'enfant violenté et l'assassinat de son frère par son propre père, lors d'une crise de rage éthylique.  Cette dualité intérieure va l'amener à comprendre ce qu'il est vraiment, et s'il y a encore une part d'humanité en lui. En attendant, égorger, flinguer ou décapiter ses victimes, provoquent en lui une certaine plénitude !

Concernant la partie graphique, pour restituer l'ambiance glauque des bas-fonds de Manhattan, Nicolas Duchêne a choisi  un dessin au pinceau et au lavis très réussi. La mise en couleurs de Tanja Cinna est également très élégante. Mais ce qui fascine surtout c'est le scénario de Ptoma, très inspirée de la réalité. Dans la société, Big K apparaît comme un type tout à fait normal, et personne n'est en mesure de se douter de ce qu'il fait de son temps libre. Richard Kulinski a pu sévir pendant 35 ans, sans que sa famille ne se pose de question ..